Christian Kader Keita est aujourd’hui une figure qui monte. Ecrivain, essayiste, entrepreneur, né à Pointe-Noire dans la République du Congo, avec des origines mauritaniennes, maliennes et sénégalaises, il est arrivé en France à vingt ans pour devenir juriste. Il s’est ensuite spécialisé dans la finance et la gestion, métier qui l’a fait beaucoup voyager en Afrique, lui permettant de connaître profondément ce continent. Il a dédié son oeuvre (essais, romans, articles) à la question de l’identité africaine et à la récupération de la mémoire en tant qu’éléments essentiels de la construction d’un avenir solide pour l’Afrique.
Au bout de 30 ans de collaboration commune, à différents niveaux, et 30 ans de conversations sur l’Afrique et son devenir, nous avons essayé, dans ce travail à deux voix, de faire le lien entre le chemin tracé et celui qui restait à faire. 30 ans c’est le temps d’une grande génération, le temps où l’on passe de la force du matin ensoleillé à l’expérience des heures plus fraiches qui promettent un crépuscule flamboyant. Où en étions-nous, alors ? Et où en était notre principal sujet de conversation ?
Nous avons cherché à contourner les noms, les personnes, les preuves des faits avérés, pour nous mouvoir le long d’un parcours plus onirique, plus lyrique, d’associations libres. D’abord parce que l’Afrique est un continent où perdurent encore des régimes dictatoriaux et que ces derniers n’aiment pas la contradiction ; la prudence est de mise. Ensuite parce que le psychisme s’intéresse au signifié, plus qu’au signifiant (Coppeau, 2007), et que c’était, probablement, la seule manière de peindre sérieusement et consciencieusement la fresque de ce vaste monde.
(Samuel Beckett nous pardonnera la légère liberté du titre…)
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